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LA CORSE DES PREMIERS ALPINISTES 1852-1972

Une histoire de l'alpinisme en Corse

20 octobre 2023
CubeTente
Couvpionniers

ACHETEZ le livre ''La Corse des premiers alpinistes 1852-1972'', le livre qui retrace l'histoire de ces européens partis à la conquête des sommets corses. Ces alpinistes anglais, allemands, autrichiens, suisses, belges, français, italiens puis norvégiens et tchèques. Ces alpinistes issus d'un milieu aisé et éduqué ont témoigné par des centaines de récits de leur venue en Corse. Plusieurs de ces alpinistes laisseront leur nom dans la grande histoire de l'alpinisme mondial comme F.F. Tuckett, Douglas W. Freshfield ou encore George Ingle Finch qui s'illustrera en 1923 sur l'Everest. L'allemand Felix von Cube qui fit trois expéditions en Corse entre 1899 et 1904 fut l'explorateur systématique des sommets insulaires, ses récits inspirèrent nombre des ses successeurs. Ces récits d'alpinistes sont aussi riches d'anecdotes sur la société corse de l'époque. Le milieu du 19 ème siècle vit d'abord la présence des anglais, puis suivirent les alpinistes d'autres pays, le livre conclut cette période des pionniers par la création du Parc naturel régional de Corse en 1972 et les débuts du tourisme de masse.

 Prix du Livre corse en 2022 et Prix Montagnes et Montagnards à Passy-Mt Blanc

Livre "La Corse des premiers alpinistes 1852-1972" : 480 pages, 1080 photos et illustrations

42,00 € TTC + frais de port   Ouvrage disponible chez les auteurs   Tel : 06 20 45 35 85

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Le drame de la Paglia orba en Corse

18 octobre 2023
Drame Paglia Orba

Le 23 juillet 1961, un jeune anglais arrive complétement exténué au village de Manso, son camarade a fait une chute sur la Paglia orba. La victime, John Bailey, un jeune géologue anglais doit se trouver sur le versant ouest, le secteur le plus difficile d'accès du massif.

Une colonne de secours est aussitôt organisée avec les bergers qui sont les meilleurs connaisseurs de l'endroit, ils sont rejoints par Guy Lannoy venu de Porto. Ce dernier est un montagnard expérimenté originaire des Alpes. Pendant ce temps, un hélicoptère Alouette II a décollé de la base de Solenzara avec des gendarmes à son bord. L'hélicoptère ne pourra pas se poser pour déposer des secouristes. La colonne de secours remonte la vallée de la Cavicchia, en direction des bergeries de Saltare et Laoscellu au pied de l'imposante face NE de la Paglia orba. Il faudra 6 jours d'efforts aux secouristes pour retrouver puis ramener le corps du jeune anglais. Des bergers monteront à la rencontre de la colonne de secours avec un âne pour redescendre le corps de la victime. Cet accident mettra en évidence l'absence dans l'île de secours en montagne organisé.

Un peu moins d'un an plus tôt, le Préfet de Corse avait initié une réunion autour de la question du secours en montagne. Les accidents survenus les années précédentes et le développement du tourisme rendaient plus que nécessaire une organisation d'un véritable secours en montagne. Le 19 décembre 1962, la Société corse de secours en montagne est constituée, Guy Lannoy en sera le Président. C'est lui qui formera les gendarmes aux interventions en montagne, il établira la liste du matériel et des équipements nécessaires. Pendant de nombreuses années Guy Lannoy et les bénévoles de l'association avec lui interviendront à de multiples reprises pour secourir des blessés ou ramener des victimes. Il donnera beaucoup de son temps lors de la terrible catastrophe aérienne du Renosu survenue en décembre 1962 avec la mort des 24 personnes, l'équipage et la jeune équipe corse de basket-ball. Il y eut aussi d'autres morts sur la Paglia orba et le Monte Cinto. Mais au quotidien le secours en montagne, c'est aussi des histoires qui se finissent bien, l'aide à des randonneurs égarés ou légèrement blessés, des fausses alertes aussi. Le 29 à Porto fut pendant longtemps le numéro de téléphone du secours en montagne insulaire.

5 ans seulement avant la mort du jeune géologue anglais à la Paglia orba, c'est la tragédie de Vincendon et Henry au Mont Blanc qui avait mobilisé l'opinion publique. Les retards dans les secours, le mauvais temps, l'accident d'hélicoptère furent l'occasion d'une réorganisation complète du secours en montagne.

 

Extrait du livre La Corse des premiers alpinistes 1852-1972

Documentaire de 52 mn

La Corse des premiers alpinistes

18 octobre 2023
Cube Tente

Ce film retrace l'Histoire de la conquête des sommets corses par les alpinistes européens depuis le milieu du 19ème siècle. Dessins, photos et illustrations redonnent vie à cette véritable épopée vers les sommets de l'île. Des scènes d'époque reconstituées avec des figurants montrent le quotidien des alpinistes dans une période ou il n'y avait ni refuges, ni topo-guides ou cartes fiables. Il était indipensable pour les alpinistes d'avoir recours aux services d'un guide et d'un muletier pour acheminer leur lourd et volumineux matériel jusqu'à leur camp de base, d'où ils s'effectuaient leurs ascensions sur les sommets alentour.

La montagne des bergers corses

16 octobre 2023
Bergers Ballone

''J'ai redemandé au muletier de transporter l'ombrelle de mon épouse, ce qui le mit immédiatement en colère, et il me répond qu'il est "déjà trop chargé". Il avait seulement son léger "alpenstock" en main et une gourde de vin en bandoulière !'' Hawker, Rev. W. H. 1869

A la fin du 19ème siècle l'alpiniste qui venait en Corse avait le sentiment d'arriver au cœur de montagnes vierges. Dans les Alpes, les compagnies de guides se multipliaient, on construisait des refuges et contre un peu d'argent on trouvait facilement un muletier ou un porteur. Mais en Corse rien de tout ça. Les cartes d’État-major au 80 000ème, où des hachures à la plume matérialisaient le relief, étaient très imprécises, voir inexactes comme le noteront plusieurs alpinistes.

La montagne corse était celle des bergers, d'ailleurs ces furent eux et leurs troupeaux qui gravirent les premiers le Mte Cintu, le Rotondu et d'autres sommets assez accessibles. Les bergers furent donc naturellement les guides des premiers alpinistes. Mais il ne fut jamais question qu'ils portent leurs affaires ! Comme il n'y avait pas de refuges, la tente était indispensable, il fallait aussi emporter ses provisions jusqu'à une sorte de « camp de base », le recours à un muletier était donc indispensable. Les alpinistes relatent leurs rencontres avec les bergers dont les cabanes de pierre parsemaient tous les massifs. Les récits mentionnent le très bon accueil qui leur est fait et l'invitation à partager le fromage et le brocciu :

« Deux chiens aboyants nous accueillent, les deux bergers sont tout étonnés, c’est la première visite qu’ils ont. Ils nous offrent tout de suite café et pain biscuit. Quand ils comprennent que nous pensons rester dans le coin une huitaine de jours ils exigent que nous habitions chez eux. Notre acceptation les réjouit visiblement, cela amène un peu de distraction dans leur vie monotone. »

Sepp Schmidbauer. 1938

On n'aura jamais le point de vue des bergers de l'époque, mais on peut imaginer qu'il leur aura semblé étrange, voir absurde de parcourir les montagnes pour le seul plaisir !

Adolescent, j'ai passé beaucoup de veillées chez les bergers corses, les yeux rougis par la fumée, à écouter leurs récits. Une vie de fatigue à courir derrière les chèvres de crêtes en ravins, pour les ramener le soir pour la traite. Les bergeries de Spiscie sont situées dans la vallée de la Restonica sur le versant ouest du Rotondu. Lorsque les frères Guglielmi* montaient en juin, une barre rocheuse était encore couverte de neige juste avant les bergeries. C'était un passage très dangereux pour les mulets et c'est en dynamitant la neige gelée qu'ils sécurisaient l'endroit !

Le Bac tout juste passé, j'avais rejoint le Niolu, pour faire le chemin de la transhumance qui passe par le col de Capronale en direction de Galéria. Un chemin qui voyait autrefois le passage de milliers de chèvres, de brebis et même de cochons, les bergers et leurs familles fuyant la chaleur et la sécheresse du bord de mer pour rejoindre leurs bergeries de montagne et leurs villages du Niolu.

En dessous du col de Guagnerola j'avais rencontré les frères Alfonsi avec leur troupeau de chèvres.

J'ai parlé en moment avec eux, curieux de savoir dans quelle bergerie ils passaient l'été. Ils ont bien perçu mon enthousiasme romantique de citadin et m'ont fait comprendre que leur été aux bergeries de Pratelle n'était pas une partie de plaisir...

Je l'ai compris plus tard, car les bergeries de Pratelle sont situées assez bas au pied de la Punta Licciola (2235 m) sur le versant sud. Les bergers devaient partir chaque jour en pleine chaleur pour rassembler leurs chèvres dispersées dans les barres rocheuses en dessous du sommet, une montée de près de mille mètres !

 Extrait du livre La Corse des premiers alpinistes 1852-1972

 
 
 
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